ANDY SHAUF + AURE + I AM WILL

2 novembre 2023 • Reflektor

  • Portes • 19:30
  • ANDY SHAUF
  • Aure
  • I AM WILL

HORAIRES

19:30 Portes
20:15 IAMWILL
21:00 AURE
21:45 ANDY SHAUF

ANDY SHAUF

Norm, le dernier album du chanteur-compositeur Andy Shauf, est un arc scintillant avec des silences troublants qui complètent son histoire, le pop et le sifflement d’une aiguille sur un tourne-disque après la fin de la chanson, le vide comme une trappe vers quelque chose de tendre et terrifiant. L’artiste originaire de la Saskatchewan s’est déjà fait un nom grâce à ses apparitions à la télévision et aux critiques enviables pour son travail précédent, notamment sa sortie en 2016, « The Party », que The Sunday Times a saluée pour ses « paroles assassines dans une musique d’une beauté extraordinaire », et le drame de nuit dans un bar de « The Neon Skyline » en 2020, que Pitchfork a qualifié de « monde nostalgique, drôle et déchirant ».

Avec « Norm », il a bouleversé ses méthodes d’écriture de chansons, créant un univers profondément obsédant et imprévisible. C’est une prémisse classique de Shauf de se demander si nous sommes destinés à la déception et à la douleur lorsque les gens ne nous aiment pas comme nous le voulons. Mais cette fois, il pousse la question plus loin. De nombreuses pistes de « Norm » commencent délicatement et mélancoliquement, avec l’ambiance des torch songs classiques. En plein milieu d’une ligne, la voix de Shauf passe inopinément à un registre plus élevé et plaintif. On dirait qu’il est assis à côté de vous, chantant doucement à votre oreille, avec le désir persuasif de Chet Baker, si Chet Baker chantait avec des voyelles rondes canadiennes.

Mais écoutez attentivement, et au cœur de la musique, un changement s’opère alors que le monde devient chaotique. Le tempo ralentit, la vertige s’installe, ou une note discordante apparaît. Une phrase de clarinette inquiétante se transforme en un signal occupé. Une parole passe d’une vue d’ensemble à des pensées intimes. Le résultat est une production Shauf reconnaissable, mais avec un paysage fluide de grooves étouffés propulsant les chansons vers des destinations incertaines. Il nous emmène dans un endroit sauvage et dangereux. L’histoire prend forme à travers de petites épiphanies, s’accumulant comme les débris d’une série d’implosions.

La distribution de « Norm » comprend quatre voix en tout. Trois sont des narrateurs, à l’intérieur desquels Shauf nous plonge pour une ou plusieurs chansons. La voix d’un quatrième personnage n’apparaît que par le souvenir d’un rire et d’une seule ligne, relayée par l’un des narrateurs : « partons-nous de la ville ? » En regardant un film de David Lynch un soir, Shauf a trouvé l’inspiration pour encadrer son concept. Ce qui semblait être un plan fixe presque statique d’une clé sur une table se poursuivait sans interruption pendant deux minutes, puis cinq minutes, puis sept. Cela semblait impossible dans son implacabilité, frôlant le génie. Finalement, Shauf a réalisé que son navigateur avait planté et que le film s’était figé. Enchanté par le sentiment de possibilité et d’émerveillement qui avait rendu le film si vivant pour lui pendant cette période d’incompréhension, il voulait créer quelque chose de similaire. Il a délibérément laissé des espaces ouverts à travers lesquels les lecteurs pourraient entrer pour trouver l’histoire et créer leur propre signification.

Aure

La musique est depuis toujours un mode d’expression essentiel pour Aure, architecte deformation. C’est lorsque qu’elle s’installe à Mexico en 2017 qu’elle s’affirme comme musicienne en y trouvant un héritage marqué d’ouverture et une spiritualité multiple qui l’inspire dans sa création, une liberté qui lui permet d’ouvrir cette porte de l’écriture.
Aure livre une folk minimaliste, inspirée par des artistes puissantes et énigmatiques que sont Sibylle Baier, Jessica Pratt ou encore Nico.

I AM WILL

Une folk intimiste et moelleuse aux accents nostalgiques, un hommage à la Fragilité et à l’Impermanence.
Guillaume s’est muni de sa guitare pailletée couleur bonbon et de sa voix délicate mais aussi éraillée, qu’on découvre avec ce projet. Le guitariste tout terrain devient alors WILL, un singer-songwriter intemporel et sans artifice.
Imprégné de Nick Drake, Sufjan Stevens ou encore parsemé de références indé comme Florist, Big Thief, Lomelda, Gabriel Kahane et Sam Amidon, I AM WILL est un seul-en-scène guitare/voix terriblement touchant.