Selah Sue + ML *SOLD OUT*

5 octobre 2023 • OM

  • Portes • 19:00
  • 20:00 • ML
  • 21:00 • Selah Sue

 

Selah Sue

TICKETS EN VENTE 

PERSONA: Mot latin désignant la variété des masques que l’on portait sur scène autrefois. Aujourd’hui, le mot évoque surtout l’image publique et les personnalités multiples, parfois paradoxales, de chacun. Le choix du titre de Selah Sue pour son troisième album n’est pas le fruit du hasard, mais a été mûrement réfléchi. Au travers de toutes les personnalités qu’elle a adoptées au cours de sa vie (l’amoureuse, l’hédoniste, l’anxieuse…), la chanteuse belge tente de mieux se comprendre à travers des chansons sincères et éclairantes, faisant ainsi un retour triomphal après une pause de quelques années. Pour cela, elle s’est entourée d’un casting prestigieux, avec notamment le rappeur Damso, toujours aussi incisif.

Si Selah Sue a éprouvé le besoin de faire une pause, de décompresser et de se ressourcer, c’est que sa carrière a démarré à toute vitesse, avec tout le tourbillon d’émotions qui l’accompagne : un premier album éponyme en 2011 (certifié double disque de platine en France), des tournées et des festivals à n’en plus finir, des collaborations en tête d’affiche (avec Diplo, Childish Gambino, Cee Lo Green, J. Cole…), le tout se soldant par des ventes de plus d’un million d’albums. Malgré la reconnaissance populaire et critique, y compris de nombreux prix et distinctions, la jeune femme partageait souvent son combat contre la dépression et s’exprimait ouvertement à ce sujet, soutenant même des campagnes qui mettaient en lumière ce problème.

Il semble que cette prise de recul lui a été bénéfique. Selah Sue est revenue à la fois apaisée et stimulée de son voyage, prête à partager toutes les expériences qu’elle a vécues depuis la sortie de son deuxième album, Reason, en 2015. Durant cette période, parallèlement à sa quête pour mieux se comprendre, la trentenaire est devenue mère de deux enfants. Ces bouleversements intimes ont nourri sa créativité, au même titre que tous les événements récents que nous avons tous vécus, du changement climatique à la pandémie mondiale.

C’est précisément pendant le premier confinement, en mai 2020, que Selah Sue a sorti le très acoustique Bedroom EP, inspiré par la maternité. Un retour aux affaires en douceur, qui lui permet aussi de peaufiner ce qui deviendra plus tard Persona, une collection de chansons plus vastes, influencées par le hip-hop et la soul des années 90, les lignes de basse jazzy, l’instant pop et les rythmes R’n’B précurseurs.

Ce troisième album a principalement été écrit pendant la pandémie. Selah Sue souhaitait que ses textes reflètent le cheminement introspectif qu’elle avait entrepris trois ans auparavant, lors d’une thérapie par le dialogue, où les différentes parties de la psyché d’une personne sont abordées séparément. « Pour moi, il est clair que nous avons tous une personnalité à multiples facettes », explique Selah Sue. – . « Dans mon cas, la partie autocritique est assez dominante – j’ai toujours l’impression de ne pas être à la hauteur. Je vois mes « personas » comme s’ils étaient tous les passagers d’un même bus. En tant que conducteur, j’aimerais avoir le contrôle total du volant, mais tous ces « moi » ont leurs propres idées sur la façon dont le bus devrait être conduit et me poussent de côté pour prendre le volant. La liberté de choix est perdue. L’objectif est de devenir « le gestionnaire de ces moi », également connu sous le nom d' »ego conscient », qui est à l’écoute de chacun d’entre eux. Les accepter et les aimer. Mais ne pas les laisser prendre le contrôle total ».

Alors qu’elle commençait à travailler sur de nouvelles chansons dans son homestudio en 2019, aux côtés du producteur Matt Parad et du claviériste Joachim Saerens (également père de ses enfants), elle a remarqué qu’elle écrivait sous des angles contradictoires. C’est en s’appuyant sur ce concept que l’artiste a écrit cet album singulier, mettant en lumière les nombreux fragments qui, assemblés, font d’elle la personne qu’elle est.

Au moment du confinement, Matt Parad a été contraint de rentrer chez lui en Californie, et l’enregistrement ainsi interrompu s’est finalement achevé grâce à des allers-retours entre Bruxelles et Los Angeles. « À la maison, je pouvais mieux me concentrer et donner plus de moi-même dans chaque chanson parce que je me sentais parfaitement à l’aise et que je pouvais tranquillement essayer des choses », explique-t-elle.

La technologie moderne a permis d’inviter une multitude de collaborateurs à contribuer à distance, notamment le légendaire bassiste de jazz Marcus Miller, MonoNeon (le dernier bassiste de Prince), la musicienne Kadhja Bonet, l’étoile montante du rap français Benjamin Epps, le duo 305 Horns, ou encore Andris Mattson de Moonchild. Le déroutant roi du rap belge Damso a également été de la partie, avec un caméo remarquable sur I Wanted You to Know, un duo bilingue captivant. Tout cela soutenu par une solide équipe de producteurs (Rodaidh McDonald, Candenza, Kwes, Bastien Doremus) chargée de piloter cette équipe hétéroclite.

À 32 ans, Selah Sue est devenue une figure emblématique de la scène belge actuelle, très vivante (aux côtés de Stromae, Angèle, Lous et The Yakuza). Persona marque un nouveau départ artistique, tout en restant fidèle à l’essence de l’artiste : La voix si caractéristique de Selah Sue, baignée d’une soul chaleureuse, avec des pointes de blues par intermittence. Un timbre de voix solaire, qui accueille toutes les personnalités de la chanteuse, à commencer par son optimisme, son énergie explosive capable de faire vibrer toute une foule ; mais aussi sa maturité, sa timidité, ses réticences intimes ou son charme envoûtant. C’est en suivant la célèbre maxime de Socrate « Connais-toi toi-même », que Selah Sue a pu enfin trouver son équilibre et continuer à avancer dans le monde, marchant vers la lumière, le pied sûr et plus serein que jamais.

ML

Peut-on vraiment se trouver soi-même en cherchant ailleurs ? C’est une des questions que se pose ML dans son deuxième EP. Il donne suite au premier, “Changé” (co-produit par Sage, dont un featuring avec Flore Benguigui), qui illustrait en 2022 le nouveau souffle de ML. Instinctif et sans calcul, ce nouvel EP parle d’élan vital, d’urgence de vivre “ici et maintenant”, plutôt que de chercher éperdument un ailleurs qui n’existe pas. ML elle est désormais en mouvement.

“ML”, deux lettres, deux initiales pour Maria-Laetitia Mattern, lead singer de Sonnfjord, groupe de pop-rock qu’elle a notamment monté avec son frère Aurelio Mattern dans leur ville natale, Bruxelles. Elle commence donc à écrire en français, comme une volonté de dire enfin l’intimité des doutes et des tourments dans sa langue maternelle.

Cri du cœur brut et sensible, ce deuxième EP évoque son besoin d’action. Alors ML cherche, se cherche, mêlant la pop à ses inspirations indie/rock. Imaginant ses compositions à la guitare ou au piano, elle écrit ses textes dans les transports ou au café, inspirée par l’effervescence de la ville. Chez elle résonnent Leonard Cohen, Tame Impala, Julia Jacklin, King Gizzard & the Lizard Wizard, Billie Eilish ou encore Lana Del Rey.

A travers le titre « Ressaisis-toi », ML appelle à profiter de la vie tant elle passe vite : J’ai écrit « Ressaisis-toi » dans une pulsion de vie, juste après la mort de ma grand-mère. Je fais référence à mon grand-père, qui perdait la femme de sa vie, avec laquelle il avait passé 65 ans. Le “Ressaisis-toi”, c’est à moi-même que je l’adresse.

Dans « Crève d’ennui », elle relève le manque amoureux : Sous les traits d’une déclaration d’amour, cette chanson évoque pour moi l’ennui, le manque, ou de manière plus abstraite, une version de moi-même que j’aurais perdue. « Ailleurs n’existe pas », est un constat doux mais amer qu’on ne voyage que dans la tête : c’est une idée paradoxale, on a beau rêver d’ailleurs, nos pensées nous poursuivent, on ne peut pas se fuir soi- même. A l’inverse, la pensée à elle seule nous permet de voyager.

Issus du deuxième EP d’ML, ces trois singles sont mis en image par le réalisateur Théo Le Sourd
(Lewis Ofman, King Princess).