KING HANNAH + PINA PALAU

14 september 2024 • Reflektor

  • KING HANNAH
  • PINA PALAU

TICKETS DISPONIBLES LE 19 AVRIL À 10H

KING HANNAH

Lors de leur première tournée aux États-Unis, King Hannah avait du mal à croire que leur premier album les avait menés là. Le duo indie rock de Liverpool, composé de Hannah Merrick et Craig Whittle, se trouvait au milieu des déserts du sud-ouest du Nouveau-Mexique, parmi d’autres endroits qu’ils n’avaient vus que dans des films et à la télévision. Leur détermination obstinée et leur courage à nager avec acharnement vers leur vision soigneusement planifiée, sans aucun doute, les avaient fait atterrir la tête la première dans une scène de Butch Cassidy et Sundance Kid, Badlands ou l’un des nombreux documentaires sur les crimes réels qu’ils appréciaient lorsqu’ils n’étaient pas sur la route. Le fait d’être dans un nouvel endroit leur a ouvert les yeux sur des événements courants qu’ils auraient peut-être ignorés s’ils s’étaient produits à Liverpool, avec une nouvelle perspective. Une grande partie du deuxième album du groupe, Big Swimmer, reflète les histoires de leurs voyages, alors que le duo a partagé la scène avec Kurt Vile, Thurston Moore, et des festivals à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. C’est surtout en Amérique que Merrick et Whittle se sont retrouvés à regarder à travers la fenêtre de leur van de tournée comme une sorte d’écran, permettant à l’inspiration pour leurs récits d’affluer.
“Parce que si vous visitez un pays différent, c’est plus comme si vous étiez le témoin de la vie de quelqu’un”, commente Merrick à propos des expériences du groupe sur la route aux États-Unis. C’est ainsi qu’un équilibre entre légèreté et obscurité s’est instauré, le groupe étant témoin des plaisirs, des horreurs et des banalités de tous les jours, le tout avec pour toile de fond la réalisation de leur rêve de jouer leurs chansons dans le monde entier. Cet équilibre est essentiel pour Hannah et Craig, d’autant plus qu’ils abordent chaque album comme un projet individuel, en écrivant des chansons ensemble à partir de zéro. On peut l’entendre à parts égales sur leur premier EP, Tell Me Your Mind And I’ll Tell You Mine, et leur premier album I’m Not Sorry, I Was Just Being Me, qui sortiront respectivement en 2020 et 2021. La rubrique Stereogum Band To Watch du groupe fait état de cette dichotomie, affirmant que I’m Not Sorry “apporte de la légèreté dans sa noirceur grâce à l’humour de Merrick, qui ajoute des touches drôles à des sujets sombres”. La guitare brûlante apporte de la chaleur à la narration enfumée et sinueuse de Merrick.
Par coïncidence, le titre et le début de l’album, “Big Swimmer”, a été la dernière chanson écrite avant de passer de la route au studio pour enregistrer leur suite, comme un testament physique de la métaphore ultime de l’album, comme un coup de poing dans les tripes : on n’arrive à rien en jetant l’éponge. “Big Swimmer” est l’un des deux titres de l’album où l’on retrouve la voix de la grande dame de l’indie Sharon Van Etten, avec laquelle le groupe s’est mis en contact lorsque Van Etten a posté sur leur premier single “Crème Brûlée”. La voix de Van Etten se mêle à celle de Merrick sans effort, comme deux affluents qui se tissent parallèlement l’un à l’autre. Le fait qu’une héroïne chérie offre son soutien et sa co-signature à la musique de ce groupe en pleine ascension a vraiment ému le duo, en particulier sur une chanson qui incarne l’équilibre atteint dans la poursuite de visions créatives.
Souhaitant capturer l’énergie des concerts de leurs premières tournées, Merrick et Whittle se sont adressés au producteur et ingénieur Ali Chant (Aldous Harding, PJ Harvey, Perfume Genius). Le studio d’une pièce du producteur, où les amplis de guitare sont empilés jusque dans la salle de bain, leur a donné l’impression d’être chez eux. Il était essentiel d’enregistrer les chansons en direct et en même temps. Whittle s’attarde sur les saignements de micro, disant que l’objectif était de créer le sentiment que tout le monde jouait dans la même pièce. Dans cet espace, ils ont mélangé la richesse et le cœur des années 70 avec le bruit frémissant des années 90.
Avec Big Swimmer, King Hannah se retrouve de l’autre côté de leur premier acte, avec une nouvelle compréhension de leur son, de leurs forces, de leur gratitude et de leur vision de l’avenir de la musique du groupe. Cette compréhension est sans doute à l’origine de la profonde confiance que l’on entend dans leurs nouvelles chansons – la voix de Merrick qui s’élève, la guitare de Whittle qui s’enflamme – et de l’équilibre qu’ils ont trouvé en traversant les eaux de l’Atlantique, ou les salles de rock de part et d’autre de l’Atlantique en tout cas. L’album laisse les poils se dresser sur la nuque, entre les images parfois piquantes et souvent réconfortantes de sa narration. Il est très probable qu’en l’écoutant, vous vous surprendrez à rêver d’un lac en été et que vous aurez envie de vous y jeter.

PINA PALAU

Pina Palau s’est toujours intéressée à l’humanité sans fard,
les émotions et les histoires qui marquent notre vie. Cette curiosité l’a conduite à étudier la médecine.

Son objectif ? Etudier la psyché humaine en tant que psychiatre. Le projet devra attendre : son premier album « Illusion », y compris le single à succès « Jupi », est sorti en même temps.

Avant même de s’en rendre compte, la Suissesse s’est soudain retrouvée au volant d’un bus de tournée à travers l’Europe, au lieu d’un fauteuil de psychiatre.

Des représentations devant Courtney Barnett ou Alex Lahey ont suivi ainsi que des concerts au Reeperbahn Festival et au Montreux Jazz Festival.

Avec eux : un groupe magnifique, entre des guitares fuzz sombres, des lignes de basse mélodiques et des set de batterie aussi secs que l’humour de Pina Palau.

Début 2024, le deuxième album « Get A Dog » sort via Mouthwatering Records (Black Sea Dahu, To Athena). L’inspiration est venue de grands noms comme Adrienne Lenker (Big Thief), Julia Jacklin ou Phoebe Bridgers et Joan Baez ainsi que Patti Smith.

Sur son nouveau disque, Pina Palau dissèque avec le même enthousiasme que celui qui la poussait autrefois à étudier le système cardiovasculaire ou les médiateurs de l’inflammation. Toujours avec le désir urgent de comprendre comment nous fonctionnons.
Les humains fonctionnent vraiment. Simple comme bonjour, n’est-ce pas ?