JOHAN PAPACONSTANTINO
Johan Papaconstantino a débuté en mixant des disques de funk et d’électro sur les platines de son père, tout en écoutant la musique grecque que son paternel aime tant. Du côté de sa mère, d’origine corse, c’était plutôt le RnB et la chanson française. « Toutes les musiques m’ont marquée. Je pense être très très ouvert… », insiste le Marseillais, né il y a une petite trentaine d’années à Aix-en-Provence.
Après ses premiers DJ sets, à l’adolescence, le voilà embarqué, « avec une bande de potes » dans un groupe appelé Tendre émeute, joli oxymore. « Je ne peux pas dire qu’on avait un style, car on passait du coq à l’âne, de chansons en espagnol à des trucs punk ! » Il y joue de la guitare, de la batterie et du bouzouki. Son apprentissage de la scène.
« J’avais envie de faire des ponts entre les styles. J’avais envie d’essayer de fédérer des sensations et de les partager, tout en chantant en français parce que c’est ma langue. »
Il suffit d’une déception sentimentale pour que sa première chanson s’appelle « Pourquoi tu cries ? », tout de suite remarquée. Johan met alors les bouchées doubles : « Aujourd’hui, la musique est au centre de ma vie. Je travaille tous les jours, le bouzouki, la voix, la fonction d’ingénieur du son aussi parce c’est moi qui produis, je fais tout de A à Z. »
Et il réussit… Autour du bouzouki et de son chant, plus sensuel qu’indolent, claviers, clarinette, flûte, machines, guitare électrique, tambourin, autotune viennent se mêler. Il décide d’appeler ce premier album « Premier degré », comme un jeu de miroirs. « Ça évoque la brûlure, la température, le premier niveau… C’est aussi un peu drôle. La pochette est un gros plan sur le ventre de ma conjointe enceinte, un ventre très rond qui fait penser à un disque… »
Si Johan travaille comme un fou la musique, ses textes ne veulent pas trop se prendre au sérieux. « J’aime bien que mon chat danse/J’aime bien sa nonchalance/Pendant que le monde avance… », chante-t-il dans la tubesque et hypnotique « Mon chat danse » en featuring avec Prosper. Dans « Rebondit », l’itinéraire d’une balle est un prétexte à le suivre dans une vibrante gourmandise musicale. Et « Ça m’époustoufle », où un personnage est ébloui par des fleurs qui poussent, est aussi un prétexte à jouer avec les sons. Alors qu’avec « Dans ma vie », Johan mélange, sur une mélodie encore une fois délicatement tissée, reggaeton et rumba alors que le chant de l’artiste belgocolombienne Drea Dury, l’une des trois invités de l’album, nous fait décoller avec son chant aérien.
Dans ses textes, Johan Papaconstantino zoome sur le quotidien, sur tout ce qui fait la vie, la convivialité (« Beau temps » featuring Rad Cartier), la séduction (l’emballant « Glass »), la paternité (« Tata » et son bouzouki en feu), le réconfort (« Bricolo »), mais aussi la passion avec « Mode d’emploi » et sa géniale ritournelle baignée dans un délicieux groove.
Il faut l’entendre pour en être persuadé, il y a quelque chose de franchement irrésistible dans les chansons de Johan Papaconstantino, quelque chose qui vous donne envie de les écouter en boucle, sourire aux lèvres, le corps tendu par les rythmes récurrents de ces chansons qui vous amènent directement sur les pistes de danse. « Je pensais faire aussi des balades, je n’ai pas eu le temps… » Pour le prochain disque, Johan…