NOUVELLE VAGUE

22nd November 2024 • Reflektor

  • NOUVELLE VAGUE

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NOUVELLE VAGUE

Marc Collin ne s’attendait pas à être impliqué dans la réalisation d’un cinquième album
Nouvelle Vague – le nom du projet qu’il avait commencé en 2003 avec le regretté Olivier
Libaux. Pour tout dire, il ne s’y attendait pas, mais ce n’est pas qu’il ne voulait pas le faire,
ce cinquième – il ne l’envisageait pas, c’est vrai, du moins, pas avant sa rencontre un soir
avec la chanteuse Alonya. Il l’avait invitée à venir dans son studio, et elle s’est lancée
dans une version “incroyable” du titre des Clash, Should I Stay Or Should I Go, chanson
qui, justement, donne son titre à ce nouvel album. Enthousiasmé, Collin se rend compte
qu’il aimerait en enregistrer d’autres avec Alonya… “Et bien, c’est comme ça que ça s’est
passé.”
Collin, déjà, ne s’attendait pas non plus à faire son quatrième album Nouvelle Vague ; ni
le troisième, pas plus que le second… Comme il le dit lui-même, quasiment tous ses
derniers projets musicaux – comme Dirty Jesus avec le producteur ‘French touch’ Erik Rug,
“dédié à tous les ‘proper house music lovers’”; ou comme ses musiques de films ; ou
Ollano et ses saveurs trip-hop ; ou encore les évocations ténébreuses de Living Gods Of
Haiti – tous ont été de courte durée. Avoir l’idée, faire un album, passer à autre chose.
Nouvelle Vague ne devait pas rompre avec cette brièveté. “C’était juste une idée –
d’accord, on devait rendre hommage aux chansons du post-punk, et ce serait vraiment
cool de traiter ça sur un mode bossa-nova… C’était juste un album. Je ne pensais pas du
tout qu’il prendrait une telle place dans ma vie, ni en discuter 20 ans plus tard.”

Et pourtant, le voici qui parle du nouvel album Nouvelle Vague, deux décennies après un
début qui, contre toute attente, devient un album-phénomène : un tube qui part de la
France – étant classé la plupart du temps dans les meilleures ventes de l’Hexagone – avant
de se répandre dans le monde, où ses ventes se chiffrent par centaines de milliers. Collin
se souvient du moment précis où il se rend compte que son album dépasse toutes les
attentes qu’il aurait pu avoir : “On part aux États-Unis et on joue cinq fois par jour – pour
des radios, pour iTunes, pour le public. C’était une espèce de folie, tous ces shows, toutes
ces photos pour la presse… On pensait, ‘Il se passe quelque chose,’ et nous n’étions pas
préparés à ça, nous n’avions rien prévu, c’était une surprise totale. Nous sommes arrivés
aux États-Unis complètement innocents. On faisait tout très naïvement, mais on avait quand
même deux éléments musicaux qui étaient très, très bons, Olivier et Camille [Dalmais],
l’une des voix du premier album, et qui par la suite a connu une extraordinaire carrière
solo, et cela nous a vraiment aidé à faire de tout.”
On comprend bien que Collin a eu beaucoup de temps pour réfléchir à la réussite
inattendue du projet Nouvelle Vague. En premier lieu, leurs versions de différents
morceaux – signés XTC, Public Image Limited, Josef K et Joy Division – ont précipité le
renouveau post-punk des années 2000, époque à laquelle les groupes repris par Nouvelle
Vague se sont révélés d’une influence énorme sur le rock alternatif en alimentant les sons
de Franz Ferdinand, Interpol, LCD Soundsystem et Bloc Party, parmi on ne sait combien
d’autres.

“Le moment était extrêmement bien choisi pour commencer à parler de musique post-
punk,” suggère Collin. “Dans les années 90, tout le monde voulait l’oublier – pour eux, le
truc était cette nouveauté, drum n’ bass, trip hop, toutes ces choses-là… et personne ne
parlait de The Cure. Notre album était l’un des premiers à déclarer : ‘Nous aimons la
musique post-punk, ces groupes sont extras, ces groupes sont importants.’ Bien sûr, ça a
l’air évident maintenant, mais ça ne l’était pas du tout à l’époque : même Joy Division, le
film ‘Control,’ n’était pas encore sorti.”