LES NUITS INDÉ INDOOR 2025

White Corbeau

White Corbeau : un voyage entre deux mondes

Daydreamer depuis toujours, Alexis voit le Corbeau blanc dans une forme de vision venue pour le guider. Il se reconnaît dans cet oiseau facétieux, intelligent et prêt à faire ce qu’il faut pour survivre. Alexis Zounguere-Sokambi, alias White Corbeau, grandit à Waterloo, une banlieue cossue de Bruxelles, entre les codes d’un cadre bourgeois et les racines profondes de ses origines camerounaises et centrafricaines.

Garçon rêveur et obstiné, Alexis aime le dessin et passe son enfance immergé dans une grande diversité de sonorités qui construiront son ADN musical : Seal, Nina Simone, les musiques afro-cubaines et les rythmes camerounais de son foyer, mais aussi Beyoncé et Britney Spears, que sa grande sœur écoutait dans sa chambre d’adolescente. À six ans, il touche ses premières notes de piano et à huit ans, sa voix trouve écho dans une chorale qui lui ouvre les portes de nouvelles expériences : tournées au Brésil et en Argentine, enregistrement dans des studios prestigieux comme l’ICP et collaborations avec des orchestres.

Au-delà de cette rigueur musicale acquise dans les requiems et le répertoire baroque, Alexis cherche autre chose et se tourne vers des univers plus vibrants : la pop, le rock, la soul. En échec scolaire à l’adolescence, ses parents l’envoient en internat à Fourmies, ancienne cité ouvrière du nord de la France. Dans ce mélange de cultures sociales et ethniques, il découvre des artistes qu’il écoute avec ses camarades d’internat, T-Pain, La Fouine, Kendrick Lamar et bien d’autres. C’est également à cette époque qu’il se lance dans la production musicale, armé d’une simple PSP et du jeu Beaterator.

Après le lycée, Alexis se dirige vers Bruxelles pour des études d’architecture, mais la musique reste omniprésente dans sa vie. À l’université, il rencontre des musiciens – percussionnistes, rappeurs, guitaristes, bassistes – et participe à ses premières jams. C’est également à cette période qu’il monte pour la première fois sur scène en solo. Parallèlement, il développe une activité de graphiste sous le pseudonyme “je dessine bien” et conçoit des pochettes d’albums pour des artistes belges. Il signe ses œuvres “white corbeau” et c’est le nom qu’il choisira pour sa carrière musicale.

Mais cette liberté artistique se heurte aux exigences académiques. Après plusieurs échecs, Alexis est exclu de son école. Refusant d’abandonner, il réintègre l’université, termine ses études et, en parallèle, compose, écrit et commence à partager sa musique sur les réseaux sociaux.

En 2021, diplôme d’architecture en poche, il se lance dans le design textile et le tatouage pour subvenir à ses besoins. Mais surtout, il descend dans la rue avec son piano pour chanter. Ces prestations lui permettent non seulement de payer son loyer, mais surtout de créer un lien unique avec son public. Bars, scènes locales, producteurs : peu à peu, White Corbeau se fait un nom dans la capitale belge.

Son premier projet, sorti en 2022, Release Mode 1 : Out of the Cage, reflète ce cheminement. Une libération, un envol, où la simplicité du piano-voix rencontre l’énergie de la production.

La fin de l’année 2022 est marquée par une tragédie personnelle, la perte brutale de sa compagne. Le deuil qui s’ensuit pousse White Corbeau à une profonde introspection et il canalise ces énergies dans un nouvel EP qu’il sort en 2024, Release Mode 2 : La Tempête, un projet chargé d’émotion et de résilience qu’il écrit et compose presque entièrement seul. Cette même année, il remplit sa première salle au Botanique, salle emblématique de Bruxelles.